MEISSEN Grand gobelet évasé en porcelaine... - Lot 141 - L'Huillier & Associés

Lot 141
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Estimation :
3000 - 4000 EUR
MEISSEN Grand gobelet évasé en porcelaine... - Lot 141 - L'Huillier & Associés
MEISSEN Grand gobelet évasé en porcelaine à décor polychrome de rinceaux de branchages fleuris rehaussés d'or. Filet d'or au bord, frise d'or sur le talon et au bord intérieur. Marque aux épées croisée en bleu, et en creux N : 323 W XVIIIe siècle, vers 1725-1730 Très légères égrenures au talon, usures d'or sur le bord, la frise intérieure et les rehauts des branchages, infime fêlure à l'intérieur du talon, visible à la lampe Haut. : 10,6 cm ; Diam. au sommet : 10,4 cm ; Diam. au talon : 5 cm Les marques Les marques en creux " N : 323 W " complétant les épées entrecroisées de Meissen peintes au revers de ce sorbet sont à rapprocher du Palais Japonais de Dresde, dont les pièces composant les collections présentaient de telles inscriptions. Un inventaire du contenu de ce Palais Japonais établi en 1769-1770 est conservé, il mentionne les porcelaines présentes avec leur numéro inscrit au revers. Le numéro 323 correspond à un ensemble de trente-deux gobelets à chocolat à décor polychrome de fleurs et dont les dimensions correspondent. La notice en question se termine par une remarque indiquant qu'une pièce est manquante. Il est donc tout à fait envisageable de penser que ce gobelet soit la pièce manquante devant compléter cet ensemble. Inventarium vom ChurFürstl: Sächßisn, Holländischen Palais zu Neustadt bey Dreßden, und zwar über Das Sächßis: Porcellain, Vol: II. F°50 "Zwey und Dreyßig Chocolate Becher, mit Korn und bunten Blumen gemahlt, 4 ½. Zoll hoch und in Diam: No. 323. Einer fehlet." Traduction : Inventaire du Palais Hollandais de la principauté de Saxe à Neustadt près de Dresde, et plus précisément de la porcelaine de Saxe, Vol : II. F°50 " Trente-deux gobelets à chocolat, peints avec des grains et des fleurs de couleur, 4 ½. Zoll de hauteur et de diam. : No. 323. Un manquant. " Notes : 1 zoll correspondant à 2,35 cm au XVIIIe siècle, les gobelets de 4 ½ zoll mentionnés dans l'inventaire de 1769-1770 mesureraient 10,575 cm. Le " Palais Hollandais " est l'ancienne appellation du pavillon de porcelaines à Dresde avant sa transformation en " Palais Japonais " dans les années 1720. Le Palais Japonais Le secret de la porcelaine en Europe fut découvert en Saxe en 1708 par l'alchimiste Johann Friedrich Böttger, qui en fit bénéficier l'Electeur de Saxe Auguste le Fort (1670-1733) qui collectionnait déjà les porcelaines orientales. Dans les années 1720, celui-ci eut l'idée de construire un palais entièrement dédié à la porcelaine, le Palais Japonais, englobant un édifice où se trouvaient déjà des collections existantes, dénommé Palais Hollandais. Ce furent ainsi 35 798 pièces qui furent commandées à la nouvelle manufacture de Meissen pour occuper l'étage de ce nouveau pavillon de trente-deux pièces, les porcelaines orientales devant orner le rez-de-chaussée. Les porcelaines étaient disposées sur des consoles fixées au mur, partant du sol jusqu'au plafond, en une accumulation selon la mode baroque de l'époque, dont devait faire partie le gobelet en question. L'ensemble répondait à un programme allégorique où le décor de chaque pièce composant une enfilade correspondait à une vertu morale. On souhaitait démontrer la supériorité de la création saxonne sur celle de Chine et du Japon dont on imaginait que les empereurs vivaient dans des palais entièrement composés de porcelaine. Mais Auguste le Fort mourut en 1733, empêchant l'achèvement du projet du Palais Japonais. La production de porcelaines fut certes poursuivie par son fils Auguste III, mais sans répondre à l'objectif initial qui fut détourné, puis abandonné. La Guerre de Sept Ans fut un événement néfaste dans l'histoire du Palais. Après avoir été vidé de ses porcelaines et endommagé, il fut réorganisé en véritable musée par le directeur de la Manufacture de Meissen, le comte Camillo Marcolini. Le style Rococo dans lequel était conçu l'ensemble étant démodé, il fallait désormais laisser la place au Néoclassicisme et certaines pièces furent conservées à la Turmzimmer, d'autres remisées et parfois vendues. C'est à cette période, en 1769 et 1770, que furent établis deux inventaires des porcelaines initialement conservées au Palais Japonais, où l'on découvre qu'un gobelet de l'ensemble n°323 était déjà manquant. Bibliographie -Claus BOLTZ, " Japanisches Palais-inventar 1770 und Turmzimmer-inventar 1769 ", in Keramos, n°153, juillet 1996, p. 3-118. Mention du numéro 323 à la page 56 (50).
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